Quand tu veux lancer ton activité en freelance, les défis ne manquent pas. Tu dois assez vite apprendre à définir ton offre, fixer tes prix, communiquer pour se démarquer sur ton marché et évidemment trouver des clients, le nerf de la guerre 😊.
Et puis, il y a le choix de ton statut juridique.
La pire erreur que tu peux faire pour moi c’est d’écumer des dizaines de site Internet à la recherche d’informations que tu espères fiables. Je te jette pas la pierre si tu es en plein dedans, c’est exactement ce qu’on a fait quand on a lancé La Faabrick Cherdet il y a quelques années. On a même rédigé nous-même nos statuts .
Pour t’aider à concentrer ton énergie sur ce qui est réellement important, on t’a préparé un petit condensé des options qui s’offrent à toi.
Spoiler alert : il n’y a pas un statut qui est meilleur que les autres hein. Le choix de ton statut dépend avant tout de la nature de ton activité mais aussi et surtout de ta situation personnelle et de tes préférences.

La micro-entreprise : le choix favori des freelances
C’est LA rockstar. Depuis sa création en 2009, la micro-entreprise connaît un succès retentissant 🎇(c’est un emoji feu d’artifice pour ceux qui se demandent).
Pour te faire une idée un peu plus précise, la micro c’est :
1,3 million
d’entreprises économiquement actives au 31 décembre 2022
25 milliards d'euros
de chiffre d’affaires en 2022
61 %
des créations d’entreprises en 2022 ( 656 000 créations)
Pour la petite anecdote, la micro-entreprise n’est pas un « vrai » statut juridique. Ce n’est pas une catégorie d’entreprise à part entière comme peuvent l’être l’entreprise individuelle (EI), l’EURL ou la SASU.
La plupart du temps quand tu optes pour la micro-entreprise tu choisis le statut de l’entreprise individuelle (tu peux aussi opter pour la micro-entreprise si tu as une EURL à l’impôt sur le revenu mais ne compliquons pas tout maintenant 😊).
Bon, si c’est pas un statut, c’est quoi alors la micro-entreprise ?
Micro-entreprise, quels avantages ?
C’est un régime fiscal et social. Un régime qui t’offre des formalités ultra-simplifiées.
- Lors de la création tout d’abord puisque tu peux créer ta micro en quelques clics sur le site de l’INPI.
😉 Tu peux aller voir le tuto de Flo (la Micro by FLo) si tu veux suivre la procédure étape par étape.
- Lors de la vie de ton entreprise.
C’est le plus important. En micro, tu bénéficies globalement de 4 formalités majeures très attractives.
Un abattement pour charges
Ton bénéfice est calculé en appliquant un abattement forfaitaire sur ton chiffre d’affaires. La principale conséquence de cela, c’est que tu n’as pas besoin de faire établir un bilan ou un compte de résultats par ton comptable (d’ailleurs tu n’es pas obligé d’avoir un comptable du coup ).
Ton abattement dépend de la nature de ton activité.

Un taux de cotisation forfaitaire
En tant que micro-entrepreneur tu dois t’acquitter de tes cotisations sociales sur la base d’un forfait appliqué à ton chiffre d’affaires. Pas de CA, pas de cotisations sociales à verser. Ton taux de cotisations dépend lui aussi de la nature de ton activité.

Une franchise de TVA
Tu ne factures pas de TVA (et donc, ne la collecte pas non plus) en-dessous d’un certain seuil de chiffre d’affaires. Une complication en moins pour toi et aussi la possibilité d’afficher des prix 20 % inférieur si tes clients sont des particuliers ou des associations qui ne peuvent pas récupérer la TVA.
La possibilité d’opter pour le prélèvement forfaitaire libératoire
C’est une option fiscale qui te permet de t’acquitter de ton impôt sur le revenu en payant un pourcentage de ton chiffre d’affaires. Il faut répondre à une double condition pour pouvoir en bénéficier :
- Le revenu fiscal de référence (RFR) de ton foyer fiscal N-2 ne doit pas être supérieur à 26 070 euros par part de quotient familial
- Ton CA N-1 doit être inférieur au seuil de la micro-entreprise de ton activité.


Micro-entreprise, quels inconvénients ?
Bien évidemment, la micro-entreprise a aussi ses inconvénients, comme toutes les autres options qu’on évoquera ensemble. Le premier d’entre eux, c’est une protection sociale plus faible. Ça, je suis sûr que tu l’as déjà entendu. Mais concrètement comment ça t’impactera si tu choisis la micro pour te lancer ?
- Pas d’assurance chômage ;
- Une retraite complémentaire plus faible (voire nulle dans le cas des professions libérales non règlementées) ;
- Pas de couverture du risque d’accidents du travail et de maladies professionnelles.
L’abattement pour charges peut également être problématique si tu as besoin d’investir au début de ton activité ou si tu fais régulièrement appel à de la sous-traitance (tu peux le faire en micro mais c’est pas génial).
Mais pour moi le plus gros inconvénient de la micro-entreprise c’est finalement le revers de sa simplicité. Après 30 minutes sur le site de l’INPI, tu es un freelance prêt à facturer tes premiers clients. Une aubaine pour ceux qui s’y sont préparés, un piège pour les autres. Entreprendre n’a rien de facile. Si tu restes seul, tu vas au-devant de nombreuses désillusions.

Interview #11- Amokrane AIT Hamouda – Paris&Co
Avec la team Cherdet, nous avons récemment rejoint l’incubateur...
Heureusement, l’écosystème du freelancing a beaucoup changé depuis 5 ans. Il est beaucoup plus facile de se faire accompagner dans son activité aujourd’hui.
Notamment parce que des entreprises se sont créés pour répondre au besoin des indépendants et en particulier des micro-entrepreneurs. Parmi les boîtes qui ciblent les freelances, on peut citer :
- Superindep.fr qui propose un accompagnement personnalisé et l’automatisation des déclarations de TVA et de Chiffre d’Affaires pour les micro ;
- La Micro by Flo, un média pour comprendre simplement la micro (une pépite) et une communauté de micro-entrepreneurs ;
- Abby et Freebe pour les logiciels de facturation ;
- Qonto (on est clients de la première heure, c’est parfait ) et Shine pour les banques ;
- Numbr pour l’expert-comptable ;
- Wemind et Alan côté partenaire santé.
L’Entreprise Individuelle classique : quelles différences avec la micro-entreprise ?
On quitte la micro mais on reste dans l’univers de l’entreprise individuelle (EI). En EI, tu ne formes qu’un avec ton entreprise et tu seras souvent imposé à l’impôt sur le revenu. Si tu optes pour l’EI classique (sans option micro) c’est probablement :
- Parce que tu sais que tu vas vite dépasser les seuils de chiffre d’affaires de la micro-entreprise ;

- Ou parce que l’abattement pour charges ne t’est finalement pas si favorable que ça (investissements importants liés à l’activité, besoin de faire appel à de la sous-traitance régulièrement …).
L’EI classique peut être un bon choix si tu sais que ton activité ne sera pas rentable les premières années. En effet, en micro-entreprise, ton bénéfice (et donc l’impôt sur le revenu que tu payes) et tes cotisations sociales sont fonction de ton chiffre d’affaires et pas de la rentabilité réelle de ton entreprise. Si ton entreprise perd de l’argent, tu dois quand même t’acquitter de tes cotisations et de ton impôt.
En EI classique, cette perte est non imposable et tu as même la possibilité de la déduire de tes autres revenus pour le calcul de l’impôt sur le revenu de ton ménage.
Au niveau du régime social, tu restes un travailleur non salarié et ta protection sociale seras proche de celle d’un micro-entrepreneur (avec toutefois une meilleure retraite complémentaire) malgré un taux de cotisations sociales plus élevé (environ 45 % de ton revenu net, difficile à comparer au taux de cotisations en micro qui s’applique sur le chiffre d’affaires mais c’est plus élevé).
Tu t’en doutes probablement, l’envol de la micro-entreprise ces dernières années (notamment dû au doublement des plafonds de la micro-entreprise en 2018) s’est principalement fait au détriment de l’EI classique. Elle ne représente plus que 11 % des créations d’entreprises en 2022.
L’entreprise individuelle n’a plus de secret pour toi 😊. Mais ce n’est clairement pas ta seule option si veux te lancer en freelance. Notre partie 2 sera consacrée à la création d’une société unipersonnelle (1 seul associé) : tu découvriras bientôt les secrets de la SASU et de l’EURL.